Ce texte vise à répondre à la question "Qu'est-ce qu'une bonne loi ?".
Dire qu'une bonne loi est une loi juste n'est pas suffisant, car toute loi, dès lors qu'elle est approuvée par le souverain (=le peuple), est juste. Personne ne consentirait en effet à des règles qui lui seraient préjudiciables.
Le second niveau de la réflexion de Hobbes n'envisage plus le caractère juste ou injuste de la loi, mais analyse son rôle.
Contrairement à ce que l'on pense souvent, la loi n'est pas un frein, elle ne vise pas à empêcher les hommes d'agir. Elle indique plutôt aux hommes la voie la plus raisonnable à leur action "comme on dresse des haies, non pas pour arrêter les voyageurs, mais pour les maintenir sur le chemin". Aussi,“la nature n’a pas donné des berges aux rivières pour les arrêter mais pour en diriger.”
le cours.» Les lois visent l’intérêt des hommes dans la société.
De ce point de vue, une bonne loi vise le bien de ceux à qui elle s'applique et le premier des biens qu'elle procure, c'est la compréhension de son utilité. Une bonne loi est celle dont on comprend tout de suite l'utilité.
Finalement le critère de l'utilité retenu par Hobbes pour juger une loi bonne est celui de la "nécessité". Et précisément la "nécessité de contenir les mouvements des gens, de manière qu'ils ne se nuisent pas à eux-mêmes par l'impétuosité de leurs désirs, leur empressement ou leur aveuglement".
La bonne loi est donc celle qui freine non pas les actions des hommes mais les moyens inappropriés auxquels les hommes pourraient avoir recours pour accomplir ces actions. La loi ne porte pas sur les fins, mais sur les moyens.
Quand ils comprennent que la loi est un moyen plutôt qu'un empêchement, les hommes ne doutent jamais qu'il s'agisse d'une bonne loi.